Écosophie et interactions sociales

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Écosophie : théorie selon laquelle l’homme ne se situe pas au sommet de la hiérarchie des êtres vivants, mais s’inscrit dans l’écosphère. Du grec ancien sophía (« sagesse »), avec le préfixe éco-. Terme datant le XXe siècle.
En 1989, dans Les Trois écologies, Félix Guattari appelait écosophie l’articulation éthico-philosophique complexe « entre les trois registres écologiques, celui de l’environnement, celui des rapports sociaux et celui de la subjectivité humaine ».

Comment repenser les rapports sociaux par le prisme de l’écosophie ?

En 1973, le psychanalyste et philosophe Félix Guattari et le chef de file du mouvement de l’écologie profonde, Arne Næss fondent le terme écosophie. Au départ, l’écosophie est davantage vue comme une philosophie d’harmonie avec la nature ou d’équilibre écologique, ou un humanisme non anthropocentrique.
Par la suite, Félix Guattari introduira via ce concept le fait de repenser nos interactions sociales. Par sa formation en psychanalyse, il veut mêler l’écologie environnementale à celle mentale, tout en liant les deux à l’écologie sociale.
L’écologie mentale initie l’idée que nous sommes aussi le résultat d’interactions avec notre environnement, et que nous devons concevoir notre être comme au-delà des limites de notre corps physique. Ainsi, il est nécessaire de reconsidérer notre place en tant qu’humain comme composante de la biosphère, et de notre rôle à jouer dans celle-ci, tout cela dans une vision non anthropocentrique.
L’écologie sociale, quant à elle, se doit de revoir nos manières d’interagir dans les relations interpersonnelles au sein d’un groupe, que ce soit dans le cadre familial, celui du travail ou en milieu urbain. Il est important d’insister sur ce dernier : Guattari tente de rompre avec la dichotomie Nature/ Culture largement partagée en Philosophie. Cette confrontation donne naissance à des problèmes majeurs (ségrégations, inégalités, expansion territoriale), intrinsèquement liés au capitalisme financier et s’étant accentués au cours du XXe siècle.
Ces trois écologies doivent alors être considérées comme une unité à part entière.

En vainquant la pensée anthropocentriste, l’écosophie permet de créer un humanisme agissant pour le bien des autres, mais aussi de la nature.
Une relation harmonieuse entre tous les êtres permettrait de reconsidérer nos manières de consommer, pour abandonner nos modes de production hédonistes. Les modes de production étant impactés, c’est aussi l’économie de marché qui tend à s’estomper et donc nos manières de percevoir la politique et les processus sociaux.
Les connaissances traditionnelles ne sont plus déconsidérées au profit des connaissances scientifiques, cette hiérarchie n’ayant plus lieu d’être au vu de l’abandon du capitalisme financier. Ainsi, l’écosophie tend à atteindre l’idée de bien commun, par une société équitable mettant en avant le dialogue interculturel et par extension l’élimination de discrimination sous toutes ses formes.